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Le RN, un parti antisocial et antiféministe

Le refus de l’extrême-droite de nous laisser disposer librement de notre corps, s’est toujours accompagné de positions anti-sociales, elles aussi par nature anti-féministes. Le RN cherche à consolider une fausse image d’empathie avec les femmes les plus précaires, mais ses positions vont à l’encontre de cette façade. Les inégalités salariales femmes/hommes et les retraites en sont les meilleures illustrations.

Le RN conteste les inégalités de salaire Dans un discours en vue des élections présidentielles de 2022, Marine Le Pen faisait des promesses en vue d’une revalorisation des revenus des femmes précarisées. Lors d’un meeting à Perpignan, elle s’adressait ainsi aux « gilets jaunes » autant qu’aux « ouvrières humiliées » et évoque les « problèmes de carrière et d’égalité salariale ». Mais rien ne figure dans son programme, et dans les faits, tout s’oppose à des avancées sociales pour les femmes. Aujourd’hui en France, les femmes touchent une pension de retraite inférieure de 40% à celles des hommes. La cause ? Les femmes sont souvent cantonnées à un travail salarié moins bien payé, plus précaire, et à des carrières hachées. Or, le RN conteste la réalité des inégalités salariales, en souhaitant par exemple exclure les interruptions de carrière des critères de mesure. Les femmes sont les plus nombreuses parmi les bas et très bas salaires, mais la position de l’eurodéputé RN Annika Bruna, comme l’est celle de Jordan Bardella, ne le prend pas en compte. Elle dit qu’il n’est pas souhaitable de « conditionner la quasi-totalité des aides à l’UE à des actions favorisant l’égalité hommes-femmes ».

Le RN renvoie les femmes à la maison ou à la pauvreté

Comme solution, l’extrême-droite invite les femmes à choisir des « métiers mieux payés », ou à rester chez elles. En effet, la « famille française » (couple hétérosexuel, marié, avec des enfants) demeure la cellule de base de l’ordre social plébiscité par le RN. Dans cette logique, la répartition des fonctions maintient les femmes à un rôle de mères et d’épouses qui restent au foyer. D’ailleurs, l’extrême-droite soutient les « revenus pour les mères au foyer », les assignant surtout à y rester. Mécaniquement, en refusant de prendre en compte les inégalités salariales entre les femmes et les hommes, le RN impacte les futures retraites des femmes. Pour le RN, et comme l’a déjà déclaré Bardella, la régulation du « système déficitaire » de nos retraites pourrait se faire grâce à une relance de la natalité, de la « continuité de la Nation et de la transmission de notre civilisation grâce à notre modèle familial ». L’extrême-droite mise aussi sur une entrée précoce dans le monde du travail et propose la suppression des comptes pénibilité. On peut également rappeler que l’extrême-droite a voté contre la revalorisation des petites retraites. Pour ces dernières législatives, Bardella a annoncé l’abrogation de la dernière réforme sur les retraites à l’automne s’il était premier ministre. Mais depuis, il recule, conditionnant les modalités de la réforme des retraites à la « situation économique du pays ».

Salaires, retraites, service public, emploi… Avec le RN, tout est régression, surtout pour les femmes.