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Ni oubli, ni pardon : Honorer Clément Méric en faisant vivre ses combats

Après un hommage massif d’une semaine pour les 11 ans de l’assassinat de Clément Méric par des fascistes, la manifestation de cette année a été marquée par l’actualité, notamment internationale.

Comment faire vivre la mémoire de nos luttes au présent ? La manifestation du 1er juin en l’hommage de Clément, militant antifasciste assassiné en 2013 par des néo-nazis, en a apporté un exemple concret. La manifestation syndicale et politique annuelle s’est en effet tenue dans un contexte particulier, quelques jours après le début de l’offensive meurtrière israélienne sur Rafah et alors que l’État français envoyait l’armée mater la révolte du peuple kanak contre la modification de la loi électorale visant à faire taire les voix indépendantistes.

C’est donc dans une dynamique unitaire large et anticoloniale qu’un cortège particulièrement massif de milliers de personnes s’est réuni dans les rues parisiennes, particulièrement jeunes. Les mots d’ordre mettaient en avant une lutte commune contre la violence coloniale et raciste, qui sert de ferment au développement de l’extrême droite. La dimension internationale des meurtres fascistes a été rappelée en mettant en avant les autres camarades assassinés ces dernières années en Europe, comme le rugbyman Federico Aramburu à Paris en 2022. Et c’est afin de renforcer notre solidarité avec les luttes en cours contre tous les colonialismes que l’UCL a défilé parmi les organisations indépendantistes kanaks, venues en nombre. Les organisations syndicales étaient également présentes, principalement Solidaires, mais également la CNT et la CGT, pour rappeler que l’antifascisme est bien une lutte syndicale.

Car tant que les racines matérielles de l’extrême droite ne seront pas arrachées, elle demeurera un danger mortel pour notre camp et notre classe. C’est pourquoi il faut mener haut ­notre opposition au racisme, au patriarcat, à la transphobie et à l’homophobie, au capitalisme et au colonialisme, qui nous divisent et se nourrissent les unes des autres dans un monde toujours plus inégalitaire et violent.

Et la vague d’extrême droite lors élections européennes une semaine après cette manifestation, notamment en France, ne fait que confirmer cette nécessité urgente : seule l’unité antifasciste la plus large nous permettra de reprendre l’initiative. Elle est nécessaire, sur une base révolutionnaire et populaire, pour proposer une nouvelle société plus désirable que celle de la haine de tous contre chacun et du renforcement des oppressions. Renforçons les syndicats, les collectifs Palestine, les associations trans et féministes, les organisations antiracistes, et menons ensemble les luttes unitaires à partir de la base qui, seules, pourront véritablement mettre fin au fascisme.

Hugo (UCL Paris Nord Est)